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Olivia BABEL est chargée d’accompagnement socio-professionnel sur le site Arélia, avenue du Général Leclerc à Nancy. Elle a précédemment exercé pendant quinze ans sur le site Libération et intervient seule sur le site Leclerc depuis deux ans pour assurer le recrutement et l’accompagnement de personnes en insertion. Ces dernières sont réparties sur plusieurs secteurs d’activité :

  • le restaurant « L’Atelier » accueille dix personnes préparant le diplôme d’agent polyvalent de restauration et quatre personnes préparant le diplôme de service de salle. Le restaurant emploie également d’autres salariés en insertion en dehors du chantier.
  • Dix personnes sont accueillies en blanchisserie, appuyées par six chauffeurs qui livrent le linge propre ou apportent le sale. Ils gèrent par ailleurs l’entretien des locaux de containers pour un bailleur social.
  • Environ quinze personnes réparties en deux équipes assurent des prestations de ménage à l’extérieur pour des bailleurs sociaux ainsi que des prestations auprès de clients privés : un hôtel, une entreprise d’imprimerie ou encore d’établissements d’Arélia. Le ménage à l’intérieur du bâtiment M. VALLETTE (bureaux, CHRS) ainsi que de l’aide à la cuisine et à l’intendance sont confiés à six personnes en insertion depuis ce début d’année, avec la réorganisation des services de restauration.
  • Six personnes travaillent à la maintenance du patrimoine en exerçant des travaux de peinture et de rénovation des locaux qu’ils soient sur le site ou en CHRS diffus.
  • Trois personnes assurent à tour de rôle l’accueil et des tâches de secrétariat au sein du siège, bâtiment Leclerc.

Cuisine du Restaurant l'Atelier, situé avenue du Général Leclerc à Nancy

 

Le recrutement et la diffusion des offres d’emploi en cours au sein des chantiers sont réalisés en partenariat avec Pôle Emploi et l’équipe insertion.

 

Le chantier professionnalisant cuisine et service, recrute des personnes ayant déjà une expérience en cuisine ou en salle. Lors des recrutements, le déclaratif des candidats doit être confronté à leur expérience réelle pour permettre de construire un projet de formation cohérent. Il existe une très grande diversité de parcours. Ce chantier reçoit un financement du Fond Social Européen (FSE).

Buanderie du Site Général Leclerc à Nancy

 

« En ce qui concerne l’insertion des personnes dans les métiers de la restauration, l’offre d’Arélia est particulièrement diversifiée, elle permet de construire un parcours personnalisé en s’appuyant sur la cuisine collective et la cuisine traditionnelle de Maxéville, les restaurants l’Entre 2 à Tomblaine et L’Atelier à Nancy, avenue du Général Leclerc qui doit prochainement rejoindre le site de Maxéville pour s’installer dans le bâtiment Saint François qui vient d’être complètement rénové. Beaucoup de personnes ont des parcours très atypiques, il s’agit de leur proposer la bonne offre coïncidant avec leur demande et cela au bon moment. Pour ce chantier, la formation AFPA convient parfaitement, elle est assurée par le formateur sur le site même du restaurant L’atelier, deux jours par semaine pour la partie théorique et un jour en cuisine.» Ce chantier d’insertion professionnalisant requiert des exigences fortes. La qualité de la formation et celle des encadrants techniques favorise l’accès au diplôme et à l’emploi à la sortie.

 

Pour l’action menée en 2015, trois personnes sont sorties en cours d’action, dont une en CDD de plus de 6 mois. En fin d’année quatre agents polyvalents de restauration ont obtenu la totalité de leur titre, deux ont obtenu leur titre partiellement ; pour ces deux personnes l’une a signé un CDD de plus de six mois et l’autre réalise des missions intérimaires. Ceux qui ont obtenu leur titre ont besoin d’être encore rassurés sur leurs compétences ; des périodes d’immersion en entreprise (PMSMP) leur permettront de conforter leur expérience. Les quatre serveurs ont obtenu leur titre en totalité, deux sont encore en contrat sur le site Arélia.

 

« Pour les autres métiers, les formations sont plus difficiles à mettre en place en raison des petits effectifs et des coûts élevés. Cependant en 2015 une personne du secteur d’activité accueil et tâches de secrétariat est sortie avec un CDI dans une imprimerie, une autre du secteur d’activité ménage est sortie avec 1 CDI après un parcours d’Adaptation à la Vie Active (AVA*) suivi d’un chantier d’insertion puis d’une formation. L’intérêt de la coexistence de ces différents dispositifs est de permettre plus facilement la construction d’un parcours professionnel progressif pour des personnes très éloignées de l’emploi.

 

La mutualisation des formations au sein d’Arélia devrait permettre de progresser.

 

*Pour des personnes très éloignées de l’emploi, l’AVA (Adaptation à la Vie Active) est un dispositif quivise à l’apprentissage ou au réapprentissage des règles nécessaires à l’exercice d’une activité professionnelle. Il s’adresse à des personnes qui ne sont pas en mesure d’assurer un travail régulier en raison d’un cumul de difficultés, notamment sociales, professionnelles ou liées à leur état de santé et qui n’ont pas vocation à bénéficier des contrats aidés. Il permet par sa souplesse (horaires de travail adaptés) une remise au travail progressive et l’entrée dans une dynamique de responsabilisation. La rémunération horaire est égale à 40% du SMIC et l’horaire mensuel maximal est de 80 heures. Le financement est assuré par la DDCS et par les recettes liées aux activités.

 

Elle fait le lien avec les personnes hébergées au CHRS ou dominent des femmes seules originaires d’Afrique, en attente de titre de séjour. Son objectif est de mieux leur faire percevoir la gestion des contraintes par exemple de transport, d’envisager la garde des enfants, la gestion des repas, l’adoption d’une tenue de travail et au final de mieux percevoir les codes du travail. Ces personnes peuvent tirer profit du dispositif AVA.

 

Olivia précise qu’elle pratique surtout l’accueil individuel, qu’elle est seule pour assurer un certains nombres de missions et ces entrevues lui permettent de mieux appréhender la situation sociale de la personne, de confirmer son projet, d’élaborer avec elle une stratégie, de suivre son évolution. Ses visites sur les chantiers complètent ces entretiens et sont très appréciées par les salariés en insertion, qui y voient une véritable reconnaissance.

 

La mise en place de périodes d’immersion en entreprise (PMSMP) favorise l’employabilité, mais les liens avec les entreprises du secteur marchand sont ténus et reposent trop souvent sur quelques-unes, trop peu nombreuses, qui acceptent de « jouer le jeu » de l’insertion. Elle cite notamment : Elior site CARSAT, Elior site scolaire St Sigisbert, l’imprimerie APACHE Color, l’imprimerie BIALEC, BLS Propreté, qu’elle tient à remercier.

 

Les besoins en français langue étrangère (FLE) pour les personnes en insertion sont réels et se sont manifestés récemment : sur le site des personnes de 23 nationalités différentes ont été accueillies en 2015, originaires de Serbie, Géorgie, Arménie, Russie, Côte d’Ivoire, Sénégal, Nigéria, Pakistan, Iran. Elles ont toutes une envie forte de s’intégrer socialement et par le travail. L’OFI impose une formation de base FLE généraliste qui est assurée par l’ALAJI à Nancy. Mais les difficultés de compréhension restent un handicap pour l ‘insertion professionnelle. Olivia donne l’exemple du mot «projet» qui n’existe pas du tout dans certaines langues et n’a pas d’équivalent. Elle constate que les niveaux des personnes sont très hétérogènes et qu’il y a plus ou moins de lacunes en langue française. Elle est très intéressée par l‘expérimentation menée avec succès sur les chantiers d’insertion à Metz, site de Borny (cf. article Véronique CHATOR). Un projet de formation FLE en interne est à l’étude sous diverses formes, les financements détermineront les suites données à ce projet.

 

Olivia précise le montage de son poste de conseillère ainsi découpé : 1/2 sur le dispositif AVA, 1/4 sur le dispositif SAS RSA et 1/4 sur le chantier d’insertion. Elle souhaite encore développer les contacts avec de nouvelles entreprises, permettant de trouver des solutions sur mesure pour l’insertion professionnelle des personnes accompagnées.

 

Olivia nous dit apprécier les réunions et les formations communes des conseillers emploi formation d’Arélia. Elles leurs permettent de rencontrer leurs homologues des autres sites, de favoriser les échanges, de confronter leurs méthodologies.

 

Pierre BRUNE

Administrateur

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