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Après 37 ans passés à l’ALASA (Association Lorraine d’Aide aux Sans Abris), puis REGAIN-54 (Site Libération) et enfin à Arélia comme moniteur de cuisine, Georges fait valoir ses droits à la retraite. Il revient pour nous sur toutes ces années depuis son arrivée en 1979.


Après un CAP cuisine gastronomique passé en apprentissage au restaurant Les Vannes à Liverdun et une expérience professionnelle chez différents restaurateurs et traiteurs, à 26 ans il fait le choix, grâce à un ami éducateur, d’intégrer l’ALASA comme moniteur de cuisine.


Le foyer accueillait alors 80 résidents, mais sa réhabilitation en 1986 divisait par deux le nombre de places, en offrant des chambres individuelles plus grandes et 40 places en extérieur. Il existait alors un pôle animation à plein temps que regrette Georges qui a constaté et regretté la réduction des moyens au fil des années.


Georges et son collègue accompagnent un public le plus souvent en perte de repères (présence, horaires, comportement…). Ainsi Georges a « la fibre éducative », comme il le dit. Il cherche comment mieux communiquer avec ce public, l’aider à se remettre en activité. Il tâtonne, discute beaucoup avec les éducateurs, cherche à faire progresser les personnes et à mieux les accompagner… « On ne peut pas laisser les plus démunis sur la touche ! ». Grâce à son expérience accumulée et à l’occasion d’ateliers d’analyse de pratique longtemps réclamés, Georges affermit sa démarche. « J’ai appris des tas de choses : à détecter les problèmes, à savoir prendre les gens comme il fallait, que c’était important de positiver ! » Il a la satisfaction d’obtenir quelques résultats en prenant en compte les parcours des personnes accompagnées passées le plus souvent par la misère, la déchéance. « Il faut faire avec leur passé et surtout respecter leur dignité ».

 

 Georges DAUMAS et ses collègues


Pour Georges, moniteur technique, les activités autour de la cuisine sont un moyen et non une fin avec les plus en difficultés, en particulier les publics issus de l’AVA. « Nous sommes souvent loin du modèle de l’entreprise, notre objectif est que les usagers en perçoivent certains aspects, en fin de compte une petite réalité. En cas de difficultés persistantes, la mise à l’écart de l’activité ne résout rien. La réalité c’est comme cela, il faut les pousser, être bienveillant, entourer la personne, maintenir des exigences adaptées, mais surtout éviter la chute. Si on trébuche ce n’est pas grave, il faut sans cesse remettre sur le métier. Il ne faut pas oublier que nous accueillons des personnes qui ont vécu 20 à 25 ans de galère, qui n’ont jamais travaillé ! Nos réponses sont les suivantes : Il faut travailler en équipe : usagers, travailleurs sociaux, faire des essais, des montages. Essayer de faire comprendre, éviter que la personne soit rejetée. Nous devons toujours expliquer, faire de la pédagogie, c’est 50% de notre travail et en même temps rester vigilant, ne pas passer à côté des choses ! Quel que soit son état il s’agit avant tout d’une personne humaine ! »


« On nous demande des résultats, de quantifier nos actions par des taux de réussite, de réparer. Mais avec tout ce que ces personnes ont vécu, comment notre société peut-elle se regarder ? »


Georges, passionné par son travail dans sa dimension sociale, a été également délégué syndical pendant 10 ans de 1987 à 1997, puis a exercé deux mandats de délégué du personnel. Il a suivi attentivement le passage du groupement de coopération des trois associations à Regain 54, puis la fusion au sein d’Arélia.


Ce qui le motive c’est la prise en charge des gens qui en ont besoin. Demain retraité domicilié à Frouard, il se demande pourquoi ne pas mettre son expérience, ses convictions et son énergie au service de l’association Arélia et de ses actions, par exemple en participant à ses instances ?


Pierre BRUNE
Administrateur

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